Un peu plus d'an après l'apparition de la pandémie de Covid-19, l'espoir est enfin permis. Le 27 décembre 2020, Mauricette, une retraité de 78 ans jusque là anonyme, reçoit la première injection de vaccin anti-Covid. La scène fut largement médiatisée et d'autres personnes âgées anonymes connurent une heure de gloire éphémère un peu partout dans le monde où l'on vit des aiguilles danser sous le feu des projecteurs de télévision.
Pour autant, en France comme dans certains pays de l'UE, les chiffres communiqués par la Haute Autorité de Santé montrent que notre campagne vaccinale a été difficile à mettre en œuvre. Trois mois après l'injection reçue par Mauricette, où en sommes-nous vraiment ?
Concrètement, nous disposons actuellement de quatre vaccins : Pfizer (BioNTech), Moderna, AstraZeneca et Janssen. Ne cherchez pas de laboratoire français dans cette liste. Notre Sanofi national, en partenariat avec Translate Bio, vient tout juste d'annoncer le lancement de la première phase d'essais cliniques concernant un candidat vaccin à ARN messager. Il s'agit dans cette phase d'évaluer la sécurité, la tolérance et la réponse immunitaire du candidat, baptisé MRT5500. Des résultats intermédiaires de la phase sont attendus au 3e trimestre 2021 seulement.
La France a commandé 50 millions de doses à Pfizer, précommandé 24 millions de doses à Moderna et 44 millions de doses à AstraZeneca. Malheureusement les laboratoires rencontrent des difficultés de production et l'on sait actuellement que les commandes ne pourront être honorées dans les délais annoncés. En début de semaine, le gouvernement a temporairement suspendu les injections du vaccin AstraZeneca en attendant l'avis de l’Agence européenne du médicament (EMA), chargée d'évaluer la dangerosité du produit incriminé par plusieurs pays en Europe. , rarement deux jours auront paru aussi longs. De la conclusion des experts dépendra l'avenir de notre campagne de vaccination dont la " montée en puissance " vantée par les autorités s’appuie en grande partie sur le produit suédo-britannique.
Le gouvernement vient ainsi de revoir ses ambitions à la baisse en tablant sur un potentiel de 8 millions de personnes vaccinés d'ici le 15 avril. Les projection les plus optimistes tablent sur une vaccination de l'ensemble de la population d'ici le 9 juin 2022 !
Au 15 mars, le bilan est le suivant : 2 205 468 de personnes ont reçues les deux doses nécessaire, soit 3.29% de la population. 4 853 278 personnes ont reçu une première injection, soit 7.24% de la population nationale.
Ces chiffres sont encore loin des 60% de couverture vaccinale estimée par les épidémiologistes pour atteindre l'immunité collective salvatrice. Bonne nouvelle cependant, la quasi totalité des résidents en EHPAD ont reçu leur première dose et ceux qui ont reçu leur deuxième injection peuvent reprendre une vie quasiment normale, notamment en séjournant en famille.
Cette course contre la montre a fait naître un nouveau mot, qui fleurit un peu partout à l'approche du printemps : Vaccinodrome, littéralement piste de course vers la vaccination. En attendant prenez soins de vous et de vos proches et continuons plus que jamais à appliquer les gestes barrières.
